TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 14 juin 2024

Zoom Afrique du 14 juin 2024

Les titres de la rédaction :

  • Zanzibar prolonge le délai de soumission des offres pétrolières
  • Sénégal : Sonatel a enfin lancé ses offres mobiles 5G
  • Le Ghana annonce un accord avec ses créanciers officiels
  • Bénin : accord pour attirer les investissements saoudiens

Les analyses de la rédaction :

1. L'AES marque des points dans la lutte anti-terroriste 

Les forces armées du Burkina Faso et du Niger ont lancé des opérations militaires dans la région sahélienne du Burkina Faso. Ces opérations ont abouti à la neutralisation de plusieurs terroristes et à la récupération de matériel.

Selon l’armée burkinabè, une attaque rapide a été menée conjointement avec l’armée nigérienne contre une position terroriste à Boenga, située dans la région sahélienne. Des terroristes ont été éliminés et divers équipements ont été saisis, y compris une quantité importante de provisions alimentaires.

Le même jour, des unités de l’armée burkinabè ont effectué des raids antiterroristes dans les régions du Nord et du Centre-Nord, ce qui a conduit à l’élimination de plusieurs assaillants. En outre, dimanche, les forces de défense et de sécurité burkinabè ont également tué des dizaines de terroristes à Ouedrassin, dans le nord du pays.

Les juntes militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso, trois pays d'Afrique de l'Ouest, ont signé un accord de sécurité commun appelé "Alliance des États du Sahel", s'engageant à s'entraider en cas d'agression étrangère contre l'un des trois pays.

Les trois pays se démènent pour contenir les terroristes liés à Al-Qaïda et à Daech, et ont également vu leurs relations avec leurs voisins et leurs partenaires internationaux mises à mal par des coups d'État militaires.

Selon la charte du pacte signé par les trois pays, "toute atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale d'une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres pays signataires de l'accord".

Toujours sur la même page, "les autres États seraient prêts à fournir une assistance individuelle ou collective, voire à recourir à la force armée si cela s'avérait nécessaire".

"J’ai signé ce jour avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations", a déclaré le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, sur son compte X.

Les trois pays étaient auparavant membres de la force conjointe "Alliance G5 Sahel" soutenue par la France, avec le Tchad et la Mauritanie, lancée en 2017 sous le prétexte de lutter contre les groupes terroristes d'Al-Qaïda dans la région.

2. Le Sénégal devient producteur de pétrole

Le Sénégal est entré dans le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures avec l’annonce mardi par la compagnie australienne Woodside Energy du début de l’extraction de pétrole du champ de Sangomar au large des côtes africaines. "Woodside a procédé à la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, menant à bien la livraison du premier projet pétrolier offshore du pays", a indiqué dans un communiqué la compagnie qui opère dans le champ avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen).

Le champ en eaux profondes, à environ 100 km au sud de Dakar, contient du pétrole et du gaz. Le projet, dont le développement a été lancé en 2020, a nécessité environ 5 milliards de dollars d’investissements, selon la compagnie. Il vise une production de 100 000 barils par jour. Cette première extraction de Sangomar précède l’entrée en production d’un autre projet, celui de Grand tortue/Ahmeyim (GTA), à la frontière avec la Mauritanie, développé par le Britannique BP avec l’américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen. Il devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an et la production pourrait y débuter au troisième trimestre.

La production de pétrole et de gaz au Sénégal sera destinée à l’exportation et à la consommation domestique. Elle sera loin d’atteindre les niveaux des géants mondiaux et africains comme le Nigeria. Mais des revenus en milliards de dollars en sont attendus, ainsi qu’une transformation accélérée de l’économie. "Le début de l’extraction du champ de Sangomar marque le commencement d’une nouvelle ère, non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple", dit le directeur général de Petrosen Exploration et Production, Thierno Ly, dans le communiqué de Woodside.

La patronne de la compagnie australienne, Meg O’Neill, parle quant à elle de "jour historique pour le Sénégal et pour Woodside". La découverte de vastes gisements de pétrole et de gaz dans l’Atlantique depuis 2014 a soulevé des espoirs considérables dans ce pays pauvre sur la voie du développement. Les revenus attendus du gaz et du pétrole sont chiffrés par Petrosen à une moyenne annuelle de plus d’un milliard d’euros sur une période de trente ans. Cette découverte a aussi suscité la crainte que le pays ne connaisse comme d’autres la "malédiction" du pétrole, avec une manne alimentant la corruption sans profiter à la population.

Le Sénégal revendique avec force l’exploitation de ses ressources en gaz et en pétrole face aux efforts d’une partie de la communauté internationale pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.  La production à venir de gaz et de pétrole, plusieurs fois reportée, a été un thème majeur de la récente campagne présidentielle qui a vu la victoire du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, se réclamant d’un souverainisme et d’un panafricanisme de gauche.

Le camp de Faye a fait campagne sur la promesse de revoir ou renégocier les accords pétroliers et gaziers, miniers ou de pêche passés par l’ancienne administration et jugés défavorables au Sénégal. Le nouveau président investi en avril a annoncé parmi ses premières mesures un audit du secteur minier, gazier et pétrolier. Le Premier ministre et ancien mentor de Faye, Ousmane Sonko, a réaffirmé dimanche la volonté de revoir les contrats.

"C’est nous qui vous avions promis qu’on allait renégocier les contrats et nous allons le faire, et on a même déjà commencé", a-t-il dit à Dakar devant les jeunes de son parti. La phase initiale de Sangomar consiste en une unité flottante de production et de stockage reliée à des infrastructures sous-marines conçues en prévision de phases ultérieures de développement. Elle comprend 23 puits, dont 11 de production, 10 d’injection d’eau et 2 d’injection de gaz, indique Woodside. Vingt-et-un puits sont achevés, dit-elle. Cette phase initiale produira à partir des réserves les moins complexes et testera d’autres réservoirs, dit-elle.

3. Pourquoi ce sentiment anti-français en Afrique ?

"La population et l’opinion nationale de manière globale pensent que la France est toujours présente dans nos pays", constate Tom Erdimi, ministre d’État et ministre tchadien de l’Enseignement supérieur, et d’ajouter que "c’est la France qui guide la politique étrangère, la politique nationale".

Cependant, il y a une "prise de conscience au niveau de la jeunesse" qui s’oppose à cette absence d’autonomie, poursuit le ministre d’État. "Dans ce cadre, l’éducation est extrêmement importante parce qu’un peuple qui n’est pas éduqué ne peut pas défendre ses intérêts", souligne-t-il. Et de trancher : "Tant qu’il n’y a pas l’éducation, on va seulement regarder du côté de l’ancien colonisateur".

En effet en Afrique, le sentiment anti-français se renforce de jour en jour et les manifestations contre la présence des forces colonialistes ne cessent de s’amplifier partout en Afrique. 

De plus, les États du Sahel ont décidé de former une alliance, à l’initiative des militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger afin de coordonner davantage leurs efforts de lutte contre le terrorisme, en particulier dans la zone des "Trois frontières". Ces trois pays se sont rapprochés à la suite du coup d’État du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) en juillet dernier, ainsi que des menaces d’intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Créée le 16 septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, renforçant ainsi leurs liens et leur solidarité dans le but de lutter contre le terrorisme. Ils sont liés par un devoir d’assistance et de secours en cas d’agression. Cette alliance promet une coopération renforcée entre les forces armées de ces trois pays, qui rassemblent près de 100 000 soldats. À la suite d’une réunion, les ministres des trois pays ont recommandé aux chefs d’État de l’AES la création d’une confédération regroupant les trois pays, qui préfigurerait la mise en place d’une fédération regroupant les trois pays sahéliens.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV